Les valeurs de la marche accompagnée par un thérapeute et l’art de la pause thérapeutique en nature

I. La marche accompagnée : bien plus qu’un déplacement, une aventure thérapeutique

a. Révolutionner la relation thérapeutique

Le modèle classique du cabinet – assis face à face – laisse ici place à la dynamique côte à côte : la marche crée une alliance nouvelle entre client(e) et thérapeute. Ce déplacement côte à côte libère l’expression, atténue la « pression du regard » et crée un climat plus détendu, propice à la confiance et à la parole intime.

En marchant, le thérapeute devient un guide sur le chemin intérieur et extérieur, facilitant l’exploration sans jugement. Cette posture favorise l’authenticité et l’ouverture, car la nature elle-même, grand miroir sans jugement, encourage à déposer masques et résistances.

b. Un environnement naturel, catalyseur d’ouverture

Marcher en pleine nature, c’est redécouvrir la puissance apaisante du vivant. La forêt, les parcs, les sentiers sont des alliés thérapeutiques qui réduisent le stress, atténuent la rumination mentale et favorisent la présence à soi. La respiration s’apaise, l’attention s’ouvre, les émotions se traversent plus librement.

Dans cet espace, les bienfaits de la marche s’associent à ceux de la thérapie :

• Diminution des marqueurs de stress (cortisol, tension artérielle, rythme cardiaque),

• Stimulation d’endorphines pour une humeur plus stable et positive,

• Activation de la neuroplasticité (meilleure flexibilité psychique, capacité de changement).

c. Un booster de créativité, d’introspection et d’estime de soi

La marche engage corps et esprit dans un mouvement de transformation. Des études démontrent une augmentation de la créativité, de la clarté et de la capacité de résolution de problème lors de séances actives en nature.

En alignant le rythme du corps et celui de la parole, les idées circulent mieux, les silences deviennent féconds, les prises de conscience surviennent au gré des pas.

De plus, réaliser de petits objectifs physiques (« atteindre la prochaine clairière ») renforce l’estime de soi : chaque pas, chaque but franchi symbolise un progrès sur le chemin intérieur.

II. La pause thérapeutique en pleine nature : entre parenthèse, transe et transformation

a. S’autoriser la pause pour « entrer en transe »

Au cœur de la marche, une pause n’est pas une interruption : c’est un espace sacré où s’ouvre la possibilité de la transe thérapeutique.

Dans cet arrêt volontaire – assis sur un tronc, debout face au vent, ou même immobile au bord d’un étang – le corps relâche les dernières tensions. Le rythme cardiaque ralentit, la respiration s’approfondit. La conscience s’élargit alors pour accueillir un état de présence modifiée : la transe.

b. Qu’est-ce que la transe thérapeutique ?

Il s’agit d’un état de conscience modifiée, naturel et accessible à tous, qui ouvre un pont entre le conscient et l’inconscient. Cet état, ni sommeil ni veille, permet d’échapper à l’emprise du mental rationnel, et d’accéder à des ressources intérieures profondes.

L’accompagnement du thérapeute est essentiel : par la voix, la présence, parfois par la guidance d’un exercice de respiration, de visualisation, ou de pleine conscience, il sécurise l’espace et soutient la traversée intérieure.

c. Les bénéfices d’une pause « hypnotique » en nature

Cette pause, vécue comme un rituel, amplifie les effets thérapeutiques :

• Libération des charges émotionnelles et des traumatismes silencieux,

• Accès à des images, symboles ou souvenirs porteurs de transformation,

• Renforcement de l’estime et du lien avec le Soi profond,

• Déblocage de mécanismes de défense,

• Sentiment de paix profonde, de « renaissance ».

La nature, par sa richesse sensorielle (bruits, odeurs, lumière), devient un support pour l’immersion dans la transe. Le chant d’un oiseau, la brise dans les feuilles, sont autant d’ancrages pour s’enfoncer, en douceur, dans ce travail d’alliance avec l’inconscient.

d. La pause comme moment d’intégration et de consolidation

Après la transe, le réveil est doux. Le thérapeute invite le client à revenir doucement à l’ici et maintenant, à ressentir son corps, à observer les émotions, à exprimer ce qui vient. L’intégration peut se poursuivre lors de la reprise de la marche, laissant ainsi les effets infuser corps et cœur, dans le mouvement ou le silence respecté.

III. Vers une thérapie globale : le corps, le mental et l’esprit réunis

a. Une démarche holistique

Allier marche, nature et transe thérapeutique, c’est répondre aux besoins de l’être humain dans sa totalité : physique, psychique, émotionnelle et spirituelle.

• Le corps retrouve la vitalité, la légèreté, l’instinct.

• Le mental s’allège, la parole se libère, la rumination décroît.

• L’émotion circule librement, permettant l’apaisement.

• L’esprit se relie à quelque chose de plus grand, ouvrant la voie à la résilience.

b. Des preuves scientifiques de l’efficacité

De nombreuses études confirment l’impact positif de la marche (même modérée) et de la thérapie en plein air sur la gestion de l’anxiété, la prévention de la dépression, la résilience face au stress ou encore l’activation de la motivation dans l’arrêt de comportements addictifs (tabac, grignotage…).

Des protocoles incluant la méditation en marchant, l’autohypnose ou la pleine conscience sont reconnus pour améliorer la qualité de vie, réduire la fatigue et aider à traverser les moments de crise.

IV. Mise en pratique : déroulement type d’une séance

1. Rencontre et définition des objectifs
   Un temps d’accueil pour clarifier le souhait du client, les besoins et l’intention de la séance.

2. Marche accompagnée, rythmée et consciente
   Alternance de dialogues, de silences et de moments d’observation sensorielle.

3. Pause thérapeutique
   Mise en transe par un arrêt, ancrage corporel, guidance douce vers un état modifié de conscience.

4. Travail thérapeutique global
   Travail profond d’introspection soutenu, soutenu par la présence du thérapeute et la nature environnante.

5. Retour à soi et à l’instant présent
   Temps d’intégration, expression des ressentis, chemin de retour dans le mouvement.

V. Conclusion : marcher, faire une pause, renaître

La marche accompagnée d’un thérapeute n’est pas simplement une manière innovante de « faire de la thérapie ». C’est un retour à l’essentiel, où chaque pas, chaque pause, chaque souffle devient un acte de soin et d’amour pour soi. La pause, propice à l’induction de la transe, permet d’aller explorer les territoires intérieurs, de libérer ce qui entrave et de nourrir pleinement ce qui veut grandir.

Dans un monde où tout va vite, s’offrir cette expérience est un cadeau profond : celui de marcher vers sa propre liberté.

Cet article est destiné à inspirer celles et ceux qui souhaitent vivre la thérapie autrement : dans le mouvement, le respect du rythme personnel, la puissance du vivant, l’écoute de soi et l’accompagnement bienveillant.
Pour toute question ou pour réserver une séance de marche accompagnée, contactez Patrick Duquoc, Hypnothérapeute à Saint Ouen l’Aumône – Cergy Pontoise.